Le décès de l’ancien ministre des Finances Mamadou Moustapha Ba soulève de nombreuses interrogations et fait déjà l’objet de vives discussions. C’est le procureur de la République près du tribunal de grande instance de Dakar, Ibrahima Ndoye, qui est en charge de l’affaire, et ses premières déclarations annoncent les premiers rebondissements.
Dans un communiqué publié samedi, le procureur a révélé avoir reçu des informations qui exigent de diligenter des investigations pour élucider les circonstances du décès. Le lendemain, dimanche, ces soupçons se sont renforcés avec les conclusions de l’autopsie. « Les résultats de l’autopsie ont mis en lumière plusieurs éléments qui laissent penser que le décès n’est pas d’origine naturelle », indique le communiqué. Face à cette situation, Ibrahima Ndoye a suspendu les procédures de levée de corps et d’inhumation, dans l’attente des enquêtes complémentaires. Une investigation approfondie a été confiée à la Division des investigations criminelles (Dic).
Cependant, l’enquête promet d’être complexe. Selon L’Observateur qui s’est approché d’un magistrat ayant requis l’anonymat, deux hypothèses se dessinent : le suicide ou l’homicide volontaire. D’après nos confrères, une enquête pour suicide pourrait être rapidement résolue, car de bons enquêteurs, aidés de médecins légistes, seraient capables de trouver des indices pour confirmer cette piste, ce qui mettrait fin à l’enquête en l’absence de suspects.
En revanche, si l’enquête penche vers un homicide, elle nécessitera des recherches bien plus poussées. « Il faudra reconstituer les derniers instants du ministre, identifier les personnes avec qui il a eu des contacts récents », précise le magistrat à L’Observateur. Ce constat est partagé par un ancien commandant de la gendarmerie, qui insiste sur la nécessité de coopération internationale dans le cadre d’un homicide, car Moustapha Ba a séjourné en France avant son décès. Selon lui, l’assistance des autorités judiciaires françaises pourrait être indispensable pour faire toute la lumière sur cette affaire, surtout si la piste criminelle est confirmée.