L’atmosphère se tend dans les rédactions sénégalaises. Après les interpellations spectaculaires de Maïmouna Ndour Faye à 7TV et de Babacar Fall à la RFM, le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) est monté au créneau. Et le ton est sans appel : trop, c’est trop ! 
  
Dans un communiqué au vitriol, le syndicat dénonce des interventions “qui interpellent la conscience démocratique” et met en garde contre toute dérive autoritaire masquée sous des prétextes judiciaires. 
Le décor ? 
Une journaliste interpellée en pleine rédaction, une autre descente dans les locaux d’un grand groupe médiatique, et un climat de suspicion qui plane désormais sur les plumes et les micros du pays. 
Pour le SYNPICS, ces épisodes traduisent une inquiétante confusion entre liberté de la presse et infraction pénale. 
  
« Interroger une personne poursuivie ne fait pas d’un journaliste un complice, mais un professionnel en quête d’information », recadre sèchement le syndicat. 
« Le journalisme n’est pas un crime, encore moins un délit d’opinion. » 
  
L’organisation rappelle au passage que la liberté de la presse est consacrée par la Constitution et protégée par tous les instruments internationaux ratifiés par le Sénégal. En clair : aucune arrestation, aussi spectaculaire soit-elle, ne saurait piétiner les fondements de la démocratie sénégalaise. 
  
Mais derrière la formule policée, le message est clair : les journalistes ne se laisseront plus intimider. 
Le SYNPICS exige que les circonstances exactes de ces interventions soient éclaircies, sans zones d’ombre ni manœuvres politiques. Il demande aux autorités de garantir un environnement médiatique libre, sécurisé et à l’abri de toute pression. 
  
Et le syndicat de conclure, le ton grave : 
  
« L’information est un droit fondamental, pas une infraction. »